Il y a une dizaine d’années, créer un site internet était un acte réfléchi.
On choisissait un prestataire, on validait une maquette, on savait où étaient hébergés les fichiers, et on gardait les accès quelque part.
Aujourd’hui, tout semble plus simple, plus rapide, plus abordable.
Le web est devenu une vitrine qu’on pense pouvoir “monter soi-même”, entre deux rendez-vous, à coups d’abonnements à 9,99 € par mois.
Mais cette illusion de simplicité a un prix.
Un prix que beaucoup d’entrepreneurs découvrent trop tard, le jour où leur site ne leur appartient plus vraiment, où leurs mails disparaissent, ou quand un prestataire ferme sans préavis, emportant avec lui tout un pan de leur activité.
Le chant des sirènes du “tout-en-un”
Chaque jour, on nous vend la solution magique : “créez votre site en quelques clics”, “boostez votre présence sans effort”, “un site, des clients, et la liberté”.
Les messages sont séduisants, rassurants, bien rodés.
Mais derrière le marketing et les promesses, la réalité technique est tout autre.
Ces plateformes SASS, ces “constructeurs de sites” prêts à l’emploi, ne vous donnent ni la propriété complète, ni le contrôle réel de vos données.
Vous louez votre visibilité, vous n’en êtes pas propriétaire.
Et quand vous essayez de reprendre la main, tout devient flou : fichiers verrouillés, bases inaccessibles, contenus non exportables, dépendance à vie à un abonnement.
On ne le répète jamais assez : si vous ne possédez pas vos accès, vos fichiers et vos sauvegardes, vous ne possédez pas votre site.
Le vrai problème : l’arbitrage technologique
Le danger ne vient pas seulement des outils, mais des choix qui les entourent.
Chaque entreprise, petite ou grande, fait des arbitrages technologiques : quel hébergement choisir ? quel CMS ? quel prestataire ? quelle dépendance accepter ?
Et bien souvent, ces choix ne sont pas faits sur des critères techniques, mais sur des promesses commerciales.
C’est là que le risque s’installe.
Quand on ne maîtrise pas les paramètres d’un serveur, d’un DNS, d’un CMS ou d’un système de sauvegarde, on finit par déléguer trop.
On confie sans s’en rendre compte des éléments essentiels de son patrimoine numérique à des services opaques.
Et quand la machine se bloque, quand le site tombe, ou quand on veut simplement évoluer, on découvre que tout est imbriqué dans des dépendances techniques qu’on ne peut plus défaire.
C’est à ce moment-là que les dirigeants comprennent qu’ils ont perdu quelque chose d’inestimable : la maîtrise.
Des entreprises piégées par leur propre succès
Ce phénomène touche toutes les catégories.
Des artisans, des associations, des indépendants… mais aussi des PME qui ont connu une belle croissance.
Elles ont investi, communiqué, fidélisé, parfois pendant des années, avant de se retrouver bloquées par leur propre infrastructure.
Serveurs obsolètes, accès perdus, prestataires disparus, outils plus compatibles avec rien.
Ce n’est pas de la négligence.
C’est le résultat d’un marché numérique saturé de miroirs aux alouettes, où tout le monde vend des solutions “sans effort”, sans jamais parler de souveraineté numérique, de sécurité, de transfert ou de pérennité.
Et pendant ce temps, les entreprises réellement sérieuses, celles qui veulent comprendre et construire sur le long terme, doivent rattraper les dégâts laissés par la facilité d’hier.
Ce qu’il faut retenir
La prévention numérique, ce n’est pas un concept abstrait, c’est du bon sens.
C’est apprendre à faire les bons choix avant d’être coincé.
C’est savoir où sont stockées ses données, comment les récupérer, et avec qui on travaille.
C’est aussi accepter qu’un site, une messagerie, une présence en ligne, ça s’entretient, ça se documente, et ça se sécurise.
Il faut arrêter de croire qu’un abonnement ou une pub télé remplacent un vrai accompagnement.
Un entrepreneur doit rester maître de ses outils, au même titre qu’il garde les clés de son local ou de son compte bancaire.
Chez KV2, on le voit tous les jours : des dirigeants compétents, motivés, qui se sont laissés piéger par le marketing du “tout simple”.
Notre rôle, c’est de leur rendre la maîtrise, la transparence et la sérénité numérique qu’ils auraient toujours dû avoir.
Parce qu’à l’ère du tout digital, la vraie liberté, c’est de savoir ce qu’on possède, où, et comment le reprendre en main.



